De plus en plus techniques et engagées, les grandes ascensions de cette époque sont réalisées le plus souvent par des cordées de guides sans client. Les expéditions lointaines se généralisent peu à peu. En 1950, Louis Lachenal réalise avec Maurice Herzog la première ascension de l’Annapurna qui permet à la France de remporter la course au premier 8000. Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Gérard Devouassoux, Georges Payot et René Desmaison pour ne citer qu’eux sont également particulièrement actifs dans les Alpes comme à l’étranger.
Une fois les principaux sommets gravis par leurs voies normales, les alpinistes se tournent vers la réalisation d’itinéraires plus techniques. Petit à petit, la haute montagne se démocratise et les premières cordées sans guide font leur apparition. Le métier de guide commence également à attirer des personnes non natives des vallées de montagne.
Cette période est marquée par un véritable engouement de la bourgeoisie anglo-saxonne pour la haute montagne. La majorité de l’arc alpin reste à découvrir et la chasse aux premières bat son plein. La décennie 1855-1865 est considérée comme « l’âge d’or de l’alpinisme » car elle est sans conteste la plus prolifique de toute l’histoire de l’alpinisme.
On considère souvent que tout commence en 1741 lorsque deux grands explorateurs britanniques font part de leur fascination pour les « glacières » de la région et en particulier pour la Mer de Glace. Le nombre de visiteurs augmente alors rapidement et les habitants du « bourg » de Chamonix, déjà chasseurs et cristalliers, deviennent naturellement des guides locaux.