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A partir du milieu du XVIIIème siècle, le Mont Blanc est identifié comme le toit de l'Europe et devient dès lors la convoitise obsessionnelle de citadins comme le genevois De Saussure. De Saussure est un naturaliste animé par un esprit de savant qui veut comprendre les phénomènes de la nature. Cette approche rationnelle et inédite de la montagne va profondément ébranler les croyances superstitieuses inscrites dans les imaginaires collectifs depuis des siècles. Son appel lancé dès 1760 pour fouler le sommet, avec à la clé la promesse d’une récompense sonnante et trébuchante, fait de lui le principal commanditaire de la « première » du Mont Blanc.
Jacques Balmat vient au monde en janvier 1762, époque où l’alpinisme, qui n’en est qu’à ses premiers balbutiements, est loin d’être un fait culturel. Le 8 août 1786, il atteint avec le docteur Paccard le sommet du Mont Blanc qui, avant eux, n’avait jamais été gravi. L’instant est historique ; et même en admettant que la découverte de cette voie originelle ait été le fruit d’un effort collectif qui a duré environ vingt-cinq ans, les nombreuses tentatives de Jacques Balmat sur le Mont Blanc ont été particulièrement déterminantes pour la réussite de cette ascension.
Après la première ascension du Mont Blanc, Paccard reprend son métier de médecin et Balmat redevient le paysan, le cristallier, le chasseur de chamois et le guide intermittent qu’il était. Il empoche la récompense promise par Saussure et, adoubé par le roi de Sardaigne de laquelle dépend alors la Savoie, son nom est gratifié officiellement de la particule « dit mont Blanc ». Jacques Balmat remonte à plusieurs reprises au sommet, notamment avec De Saussure qu’il guidera pour la troisième ascension en 1787.
Solitaire et passionné jusqu’au bout par la montagne, il disparaît seul en septembre 1834, âgé de 72 ans, en cherchant de l’or sur le Mont Ruan au-dessus de Sixt- Fer à Cheval.